- CHICAGO (ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE)
- CHICAGO (ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE)CHICAGO ORCHESTRE SYMPHONIQUE DEFondé en 1891 par Ferdinand W. Peck sous le nom d’Orchestre de Chicago, il ne connaît, pendant plus d’un demi-siècle, que deux directeurs musicaux, Theodore Thomas (1891-1905) et Frederick Stock (1905-1942), tous deux d’origine allemande. Entre 1906 et 1912, il porte le nom de Theodore Thomas Orchestra avant d’adopter son intitulé actuel de Chicago Symphony Orchestra. Dès 1904, il possède sa propre salle de concert, l’Orchestra Hall (2 600 places), construite grâce à une souscription populaire. Sous la direction très autoritaire de Thomas, l’orchestre acquiert une virtuosité qui surprend même Richard Strauss lorsque celui-ci vient diriger ses propres œuvres en 1902. Stock en fait un orchestre extrêmement polyvalent qui crée notamment le Concerto pour piano no 3 (1921) de Prokofiev. Pour le cinquantième anniversaire de sa fondation, il commande et crée des œuvres de Stravinski (Symphonie en «ut » ), Kodály (Concerto pour orchestre ), Walton (Scapino, ouverture ), Milhaud (Symphonie no 1 ), Casella, Glière, Harris et Miaskovski.Pendant une dizaine d’années, l’orchestre semble chercher sa voie: sous la direction du Belge Désiré Defauw (1943-1947), il poursuit sa politique discographique amorcée par Stock. Le Polonais Artur Rodzinski, auparavant à Cleveland et à New York, assure la saison 1947-1948. Puis l’orchestre reste sans chef jusqu’à l’arrivée de Rafael Kubelík (1950-1953), qui amorce le renouveau profond réalisé par Fritz Reiner (1953-1963). Aussi exigeant qu’autoritaire, Reiner donne à l’orchestre un sens de la discipline, du travail collectif et de la précision qui lui permet de se hisser au niveau des meilleurs orchestres américains: il s’identifie à une perfection d’exécution et à une recherche de couleurs brillantes qui suscite davantage l’admiration sur le plan technique que sur le plan artistique. Mais l’ensemble de ces qualités en font l’un des orchestres américains doté du plus grand pouvoir d’adaptation aux différents répertoires et aux différents chefs. Jean Martinon (1963-1968) apporte une note plus humaine avant la nomination, en 1969, de Georg Solti, qui va pousser à l’extrême le perfectionnisme et le sens de la discipline de l’orchestre tout en lui apportant, surtout dans les années 1980, une âme qui lui manquait auparavant. Sous sa direction, l’orchestre connaît un essor médiatique important, tant dans le domaine du disque (en dehors de Solti, Claudio Abbado, Carlo Maria Giulini et Daniel Barenboïm viennent enregistrer à Chicago) que par d’importantes tournées (première tournée européenne en 1971).La tradition des commandes et créations s’est perpétuée à l’occasion des anniversaires importants de l’orchestre avec des œuvres de Maderna (Aura ), Schuller, Henze, Petrassi, Tippett (Symphonie no 4 ), Carter, Ligeti... En 1991, Daniel Barenboïm prend la direction de l’orchestre, dont il célèbre le centenaire en créant des œuvres commandées à Easley Blackwood et à Rodion Chtchedrine.
Encyclopédie Universelle. 2012.